Naomi Maury est née 1991 à Bédarieux. Aujourd'hui elle travaille et vit à Sète. Elle étudie à l’école supérieure d’art d’Annecy Alpes et dispose ensuite d’un atelier à l’ADERA Décines, à Lyon.
En 2019, elle part en résidence en Thaïlande avec le soutien de l’Institut Français et l’ambassade de France. Puis expose pour la biennale de Lyon à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne. Fin 2020, elle est en résidence en Islande grâce au programme d’Artistes en résidence, l’Ambassade de France en Islande et Nylo Museum. Suite à cette résidence, elle expose à L’Assaut de la menuiserie (Saint-Etienne) pour sa première exposition personnelle.
EN 2022, elle reçoit le prix des Amis du musée des Abattoirs de Toulouse où elle expose un environnement activable par une performance. La même année, elle est en résidence au CEMES, CNRS à Toulouse avec des chercheurs en physique et chimie sur la matière, où elle va exposer à la rentrée. Exposition avec Damien Fragnon à Mécènes du Sud Montpellier.
Les environnements sensoriels immersifs de Naomi Maury s’attachent à interconnecter des éléments de factures diverses et convoquent la figure du cyborg, hybride de machine et d’organisme vivant, qui permet de dépasser les frontières rigides entre vivants et non-vivants, et milite pour une coexistence multi-espèces coopérative et non-discriminatoire.
Durant la résidence à la Villa Médicis (Lauréate 2022) elle va mener des recherches sur la protection de l’armure des gladiateurs, le soin, les espèces humaines et non humaines abîmées, atrophiées, restreintes, disparues de l’Antiquité. En particulier sur la figure de Valeria Lucunda, une des rares femmes gladiatrices. Son projet intitulé « Les cyborgs de l’Antiquité » va lui permettre de s’emparer du passé pour réinventer d’autres possibles laissant une place au soin, et à l’interdépendance vitale inter-espèces.
Le MRAC lui consacre une exposition personnelle en 2023-2024 Exoskeletlight, dans laquelle elle propose une hybridation entre les êtres en esquissant une mythologie des temps présents, des récits nourris de sensibilités, d’attentions et de dignités renouvelées, réfléchissant à un autre monde, futur ou fictionnel. Naomi Maury permet ainsi à des formes de vie inconnues, invisibles, éteintes, d’éclater dans une expérience méditative et immersive.Naomi Maury réalise ce qu’elle nomme des « familles de sculptures » qui s’interpellent, se répondent, s’aiment et se déchirent. Chaque installation est composée d’un halo lumineux et d’une ou de plusieurs sculptures en tube de métal rehaussées avec une ou plusieurs prothèses et/ou orthèses de métal tissé. Avec une grande économie de moyens, elle combine des éléments naturels, comme la mousse, le corail ou encore le bois, à des matériaux artificiels ou industriels, tels que le plastique, le métal, le tissu ou le néon. Entre archaïsme et futurisme, la pratique de Naomi Maury se saisit des formes du vivant pour inventer des créatures d’une réalité fantasmée.