« ...La peinture de Maëlle Labussière ne représente rien, elle se représente seulement, elle n’a pas d’autre programme que l’enregistrement de sa propre effectuation. Ses tableaux sont constitués de superpositions et de juxtapositions de larges bandes colorées (...) immédiatement reconnaissables, une infinité de variations rend chacune d’elles profondément singulière. »
Karim Ghaddad, art press, septembre 2001
Longtemps proche de certains peintres américains, comme Morris Louis, ses toiles présentent de larges bandes superposées, où se fondent et se croisent les couleurs jusqu’à introduire parfois une vibration cinétique. Son geste est devenu progressivement plus décidé et décisif, plus complexe, la couleur moins fluide, le jeu plus malicieux. Plus récemment, la surface de la toile est traversée de part en part, d’un geste qui épuise la peinture jusqu’à la rendre transparente, la trace est aussi une durée. Ses expériences sur les champs colorés se sont déplacées, ces dernières années, sur des supports lisses et transparents - acétate, plexiglas - et se combinent parfois avec des peintures murales. Les dessins, trames de lignes fines au feutre ou à la plume, pliages et développement sur des rouleaux ou dans des cahiers proposent des variations infinies ; elle utilise un vocabulaire graphique très réduit: la ligne horizontale, verticale ou diagonale dans les travaux à l’encre bleue, rouge ou noire, dont elle exploite toutes les combinaisons possibles. Ses livre suivent des modes opératoire divers, certains sont toujours ouverts, jamais finis, et attendent que chaque jour imprime sa trace.