Maëlle Labussière
Aérosol

10 juin 2022 au 23 juillet 2022

Maëlle Labussière poursuit un travail pictural rigoureux autour d'un unique motif très simple : la ligne, plus ou moins épaisse, d’abord droite puis aléatoire, récemment sur les papiers de grammage léger. En fonction du support, papier quadrillé, papier intissé, papier plié, ou papier blanc, en fonction du médium, spray, Bic, encre, feutre, ou encore acrylique, les propositions sont multiples et toujours renouvelées. Longtemps proche de certains peintres américains, comme Morris Louis, Maëlle Labussière présentait dans ses peintures de larges bandes superposées où se fondaient et se croisaient les couleurs jusqu’à introduire parfois une vibration cinétique (Une de ces toiles est visible en ce moment dans le nouvel accrochage de la collection du Musée de Céret, récemment réouvert).
Ses expériences sur les champs colorés se sont déplacées, depuis une vingtaine d’années, sur le papier, mais également sur des supports lisses et transparents et sous forme de registres et cahiers dont certains avaient été présentés dans l’exposition Le papier à l’œuvre au Musée du Louvre en 2011.
Si Maëlle Labussière a été exposée à de nombreuses reprises depuis 2002 à la galerie AL/MA, c’est néanmoins la première fois qu’une exposition sera consacrée exclusivement à ses travaux sur papier. Les plus récents, après une appropriation du support au moyen du pliage, font apparaitre un dispositif de recomposition de dessins réalisés à la bombe, tracés « à bout portant » : larges traces de spray ou trames de lignes fines. C’est toujours le geste qui domine, bref et définitif. La recomposition vient dans un second temps ralentir l’apparente rapidité du mode opératoire en modifiant le rythme. Le vocabulaire graphique reste très réduit : la trace étant rendue visible par l’immédiateté d’une unique couleur. En posant un regard rétrospectif sur l’œuvre de Maëlle Labussière, on constate la permanence du geste qui traverse l’espace, de sa répétition, et enfin, l’impression qu’à la manière d’un sismographe, cette œuvre enregistre les plus infimes expressions du temps qui lui est consacré. Jusqu’à l’épuisement : l’épuisement du sujet, mais aussi celui de la couleur quand le pinceau s’essuie sur la surface, laissant à peine une trace. Malgré l’économie des moyens, le caractère minimal du geste et du support, ce travail contient une charge énergique puissante et libératrice.

Les dessins de Maëlle Labussière seront présentés à Pareidolie - Marseille le 27 et 28 août 2022.
Maëlle Labussière est née en 1966. Elle vit et travaille à Alfortville (94)