06 septembre 2019 au 26 octobre 2019
Exposition à la galerie
du vendredi 6 septembre au 26 octobre 2019
Vernissage le vendredi 6 septembre à partir de 18h à la galerie AL/MA
BOOM - Nouveau week-end de l’art contemporain à Montpellier
du 6 au 8 septembre 2019
Vernissage le 5 septembre 2019 à 18h30 au MO.CO. Panacée
Nicolas Daubanes a mis sa liberté d’artiste au service de situations de coercition et de survie dans des contextes aussi extrêmes et divers que ceux des prisons, des centres de rétention et des
situations d’oppression. Depuis la fin des années 2000, il extrait des lieux de privation de liberté, les signes et les traces des stratégies de résistance et de révolte en utilisant des médiums divers, vidéo, dessin à la limaille, céramique, verre. À l’occasion d’une résidence en 2019 à Pont-en Royans, il a produit un ensemble d’oeuvres inspirées par la Résistance, plus précisément celle conduite par le maquis du Vercors pendant l’Occupation en puisant dans les archives locales pour les détourner subtilement.
En choisissant pour le carton d’invitation une photographie du chemin qui mène à Valchevrière, Nicolas Daubanes indique une direction : celle du village symbole de l’héroïsme des résistants français qui se sont sacrifiés en juillet 1944 pour retarder l’avance ennemie « à la faveur de la nuit » comme le suggère le titre de l’exposition. À travers les objets singuliers et les récits multiples et contrastés qui nous sont parvenus, et au-delà même du fait historique, c’est aussi la question de la transmission, de la véracité du récit et de l’artefact qui est posée par les oeuvres exposées à la galerie AL/MA. Certaines empruntent leur titre au vocabulaire des interrogatoires comme dans ces trois Déclarations, [poudre d’acier aimantée, 2017], prononcées par Paul Touvier, Klaus Barbie et Maurice Papon, brèves et désespérantes, qui apparaissent, en réserve sur un fond sombre.
Question préparatoire, question préalable, question définitive : La grotte de la Luire : Il s'agit d'un diptyque : la première plaque relate le témoignage d'une des infirmières cachées dans la forêt, se souvenant de coups de feu puis des
bruits de pioche. La deuxième plaque permet d'accéder au témoignage d'un des médecins pris dans la grotte et conduit en contrebas pour assister aux premières exécutions et participer à la mise en terre de ses camarades. Cette oeuvre propose deux témoignages qui retracent la même histoire selon deux points de vue différents. La grotte de la Luire a abrité un hôpital de fortune où des maquisards et quelques soldats ennemis ont été soignés lors de l’attaque de l’armée allemande le 21 juillet 1944 . La présence du drapeau à croix rouge n’a pas empêché les exécutions et les emprisonnements lors de la découverte de cette cache.
Plusieurs autres oeuvres empruntent leur sujet à l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale (prison de Montluc, camp des Milles) tandis qu’une installation, Ergonomie de la révolte, 2018, rassemble plus d’une centaine de briques avec l’empreinte des ouvriers et de l’artiste, comme symbole d’une réponse possible à l’oppression.