05 février 2015 au 21 mars 2015
La peinture de Guillaume Moschini semble évidente, immédiatement. Une adhésion aussi subite n'est pas imprudente.
Au contraire, elle est l’expression d'une trop rare disponibilité, celle qui permet de se laisser convaincre sans se justifier.
La proposition repose sur peu de choses, deux couleurs, le même geste ou presque, sur un format étroit et une toile brute. Presque rien. On ne peut plus rien retirer, la confiance s'installe.
Les deux traces laissées par la brosse imprègnent la toile, sans épaisseur ni insistance. Le geste devient une forme, assimilée à un rectangle, deux plus exactement, superposés et décalés. Cette composition devient le support d’une infinité d’hypothèses qui s’expriment par la couleur et la surface de cette couleur. Aucune nervosité à la périphérie des deux formes, à peine quelques indices qui nous rappellent le sens du geste.
« L’histoire d’une forme est ainsi tracée, retracée, en changeant la manière de la produire. Le choix de la position de la trace se fait uniquement à l’oeil et non suivant un dessein ou un dessin précis. Elle traverse la toile, peu importe où. La seule règle est la recherche d’un équilibre entre les deux traces, sans qu’elles aient pour autant la même dimension »*. Cette peinture nous rappelle que la couleur a un poids et qu'il n'est pas subjectif. Cependant, ce travail est avant tout l'expression d'un désir, d'une curiosité qui ne s'encombre pas de mobiles inutiles et s'incarne dans l'expérience répétée de la peinture.
Cette première exposition de Guillaume Moschini rassemblera une dizaine de petites toiles récentes, de format identique, et des peintures sur papier, toutes issues d'une même série.
*Aurélie Barnier, exposition à la galerie Eric Linard, 2014