Arnaud Vasseux
Loop

09 septembre 2022 au 15 octobre 2022

En choisissant le mot Loop pour titre de sa nouvelle exposition, Arnaud Vasseux insiste d’abord sur l’aspect sonore et visuel du mot en invitant à mieux voir et à mieux écouter. La boucle devient une figure en ce sens qu’elle « conserve la marque et la mémoire du raccord, d’une ligne courbée qui se referme, de la tension de ce mouvement, d’un trajet à re-parcourir, et d’une remémoration. C’est une figure simple où le retour et la répétition sont envisagés. » Si le titre se donne à voir et à lire dans sa relation à l’image, l’exposition se découvre dans le souvenir de cette image qui en constitue l’amorce.
Depuis la fin des années 2000, que ce soit à la galerie AL/MA, au FRAC ou au musée Lattara - Henri Prades - en 2017, le travail d’Arnaud Vasseux s’est développé autour de la question des processus de production de la forme, de la trace et du sens, en volume et en dessin, en interrogeant les conditions d’apparition de l’oeuvre. Si la dernière exposition à la galerie en 2018, considérait la transformation de l’eau en se focalisant sur le processus de pétrification ; il est toujours question ici de l’empreinte, de sa dialectique et de la restitution du réel dans celle-ci.
Les sculptures récentes (2021-2022) réunies ici, en plâtre, en béton et en résine, évoquent, entre autres, différentes parties du corps humain dans ce mouvement double de l’absence et de la présence. Certaines font référence à des états émotionnels ou psychiques, à notre vulnérabilité par le biais du fragment et du choix des matériaux. Les figures ouvertes ou éclatées répondent aux empreintes négatives en donnant une image inhabituelle du corps ou de la surface. Une icône de la préhistoire, la Vénus de Lespugue1, à la silhouette symétrique et ambiguë, s’incline dans un display inédit pour mieux inviter à considérer la puissance énigmatique que les différentes lectures qui l’accompagnent depuis sa découverte. Les formes du vivant, présent/passé, se confondent, fusionnent et déjouent les certitudes.
« Allez à l’os » c’est donc considérer l’ossature des choses, ce qui les fait tenir, se tenir là avec nous. Sauf que cette ossature n’existe peut-être pas. Les chaises moulées dans un matériau inapproprié et sans armatures affirment leur état de fragilité. La duplication, ici à comprendre dans la production d’un écart et paradoxalement d’une singularité, comprend le risque de la perte comme la possibilité d’un regard renouvelé. Le principe de la boucle désigne aussi le fait de revenir sur des travaux antérieurs et de les réinventer parfois dans des gestes radicaux. Le travail récent d’Arnaud Vasseux continue d’explorer les formes du réel, les artéfacts, en produisant des empreintes inattendues, avec la minutie d’un archéologue, énonçant avec subtilité les choses – parfois en creux – sans cesser de questionner notre perception de la réalité.

Arnaud Vasseux est né en 1969 à Lyon et vit à Marseille. Il est diplômé de l'école des beaux-arts de Paris. Il enseigne le volume et la sculpture à l’Ecole des beaux-arts de Nîmes depuis 2006. La galerie AL/MA lui a consacré trois expositions personnelles en 2008, en 2012, en 2018 et à Drawing room à La Panacée en 2015. Son travail est présenté régulièrement en galerie, institutions et Centres d’art en France et à l'étranger : le musée d'art contemporain de Marseille, le 19 CRAC à Montbéliard, Le domaine de Kerguehennec en 2013 ou encore le FRAC Occitanie Montpellier et le musée Henri Prades en 2017 puis en 2020, Poisson cathédrale, aux Instants chavirés, à Montreuil.
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